La littérature négro-africaine nous enseigne que la colonisation n’est pas un phénomène surgi ex-nihilo, une catastrophe imprévisible qui aurait bouleversé dramatiquement le destin des peuples Noirs mais le produit inévitable des circonstances historiques. Dès l’instant où l’impérialisme inhérent aux nations européennes en expansion disposait d’une technicité supérieure, les rapports entre l’Afrique et l’Europe ne pouvaient être que de dominant à dominé. Peu importe la nature de ces rapports, le fait brutal reste inchangé. Face à une prétendue infériorité raciale justifiant la colonisation, les Noirs ne peuvent que reprendre en substance à leur compte l’affirmation d’Alioune Diop stipulant que leurs souffrances n’ont rien d’imaginaires. La colonisation contraint à employer la force, accroît par là même la résistance, provoque la révolte qui entraîne la répression. L’article porte sur ce fait aliénant, humiliant et inhumain, la colonisation qui contrarie le droit naturel prônant l’égalité et la liberté de tous les hommes.